Ah, « 60 millions de consommateurs ». Le magazine qui ose dire que votre yaourt préféré est blindé de sucre et que votre smartphone “dernier cri” se fait laminer par un modèle à 200 balles. Autant dire, une lecture gênante pour les industriels… et apparemment aussi pour l’État. Car selon Le Canard enchaîné, Sébastien Lecornu, Premier ministre durant 27 jours, avait trouvé la solution miracle au problème : supprimer carrément l’Institut national de la consommation (INC) et sa revue culte.
Sebastien Lecornu veut liquider la revue "60 millions de consommateurs" et sa maison mère, l'Institut national de la consommation. Le Premier ministre entend faire des économies, mais la fermeture de cette boîte d'utilité publique va coûter bonbon…https://t.co/RYdtbfBzoB
— Le Canard enchaîné (@canardenchaine) October 3, 2025
Quand la transparence dérange, on coupe le courant
L’INC, c’est ce petit organisme qui, depuis des décennies, teste, compare, démonte les arnaques et alerte le public. Le genre de mission de service public qui donne des boutons aux ministres obsédés par la “maîtrise des dépenses publiques”.
Traduction : moins d’info indépendante pour le citoyen, plus de place pour la pub déguisée et les slogans sucrés “recommandé par la science* (*financée par le labo)”.
La logique budgétaire à sens unique
Évidemment, le discours était rodé : il faut faire des économies. Mais curieusement, les économies ne se font jamais sur les cabinets de conseil, les privilèges des hauts fonctionnaires ou les subventions aux copains, et encore moins sur les indemninités de nos Ministres . Non, il faut gratter sur un organisme qui pèse peanuts dans le budget national, mais qui emmerde visiblement les grandes enseignes avec ses tests indépendants.
La privatisation comme cache-sexe
Soyons justes : certains parlaient plutôt de “privatiser” la revue. Comprenez : filer l’affaire à un acteur privé qui saura sûrement conserver “l’indépendance éditoriale” aussi bien qu’un renard gardant un poulailler.
On imagine déjà le numéro spécial : “Top 10 des lessives testées… sponsorisé par le n°1 du marché”.
Conclusion : quand on préfère l’opacité à la critique
Supprimer ou privatiser « 60 millions de consommateurs », c’est comme scier les freins de votre voiture en prétendant alléger le poids du véhicule. Moins de dépenses, certes, mais surtout moins de contrôle, moins de contre-pouvoir et plus de liberté pour enchaîner les entourloupes commerciales.
Bref, après la mise en scène des drapeaux, après la censure numérique, voici venir la censure à la caisse.
Prochaine étape ? Supprimer carrément les citoyens, trop coûteux à entretenir.