Ah, François Bayrou. L’homme droit, le centriste rassurant, le prof de lettres devenu gardien autoproclamé de l’éthique républicaine. Celui qui sermonne les politiques sur la « décence », la « vérité », la « responsabilité ».
Sauf que voilà : quand il s’agissait d’enfants martyrisés dans des écoles catholiques, le grand défenseur de la morale a préféré regarder ailleurs.
Bétharram, première couche de vernis
Années 1980. Institution religieuse, décor de montagne, ambiance pieuse… et violences pédocriminelles massives.
Des dizaines d’enfants abusés, des vies broyées. L’affaire sortira des décennies plus tard : la congrégation de Bétharram savait, et l’État savait aussi.
Et qui était à l’Éducation nationale à l’époque où des alertes circulaient ? François Bayrou.
Mais chut ! À l’époque, on préférait protéger les soutanes plutôt que les gamins.
Pélussin, deuxième couche d’omerta
Direction la Loire. Collège catholique Saint-Jean de Pélussin, près de Saint-Étienne. (source : Mediapart)
Là aussi, des élèves brisés, un directeur arrêté, condamné (symboliquement), et des profs qui ont tenté de parler.
Elles écrivent au ministère, contactent la hiérarchie, puis même le président de la République.
Et que fait Bayrou, ministre de l’Éducation ?
Rien. Pas un mot. Pas une mesure. Pas une inspection digne de ce nom.
Juste un silence épais, comme une chape de plomb bénite.
L’éthique à géométrie variable
Les mêmes qui, aujourd’hui, donnent des leçons de vertu et de « responsabilité morale », ont fermé les yeux sur des crimes commis sur mineurs dans des institutions sous tutelle religieuse.
Pendant que des enseignants risquaient leur carrière pour dénoncer, le ministre Bayrou, lui, risquait un froncement de sourcils de l’évêque.
Ironique : on nous vendait un ministre de l’Éducation, on a eu un ministre de l’Omission.
Le silence complice des “bons chrétiens”
Combien d’affaires comme celles-là ? Combien de Pélussin, de Bétharram, d’enfants oubliés dans le confessionnal de la République ?
Ce n’est plus un accident, c’est une culture du silence : la France du “c’est pas le moment”, du “il ne faut pas faire de vagues”, du “ne salissons pas l’Église”.
Et quarante ans plus tard, on se réveille avec des commissions, des rapports, des excuses.
Trop tard. Les victimes, elles, ont grandi avec le vide.
L’omerta en col blanc
Aujourd’hui encore, François Bayrou se pose en sage, donne son avis sur tout, parle de “valeurs” et de “repères”.
Mais la seule valeur qu’il ait appliquée dans ces affaires, c’est le silence.
Un silence rentable, bien vu des ordres religieux, et politiquement utile.
Pendant qu’il se faisait bénir en public, les victimes, elles, pleuraient en silence dans les sacristies.
La morale de l’histoire
Quand un ministre ignore des alertes sur des enfants violés, ce n’est pas de la maladresse, c’est de la complicité morale.
Et quand l’État ferme les yeux pour protéger des institutions “respectables”, c’est le crime qui devient structurel.
Le plus choquant, ce n’est pas ce qu’on découvre.
C’est ce qu’on savait déjà, et qu’on a choisi d’oublier.
