Moderna en PLS. Voilà un titre qu’on ne s’attendait pas à voir de sitôt, surtout après les milliards engrangés avec son précieux vaccin à ARN messager contre le Covid-19. Mais il semblerait que l’administration Trump, fraîchement revenue aux commandes, ne soit pas particulièrement fan de cette histoire de grippe aviaire.
Et pour cause, les 590 millions de dollars promis à Moderna pour le développement de son vaccin contre la grippe aviaire H5N1 pourraient bien être reconsidérés. Pire encore, on parle aussi d’une réévaluation des contrats pour les vaccins à ARN messager en général. Un cauchemar éveillé pour les actionnaires, qui ont vu les actions de Moderna chuter de 5,5% après l’annonce. (source : Reuters)
Quand Trump joue au comptable et que Big Pharma transpire
On a l’habitude d’entendre que les Républicains sont pro-business, mais visiblement, l’amour pour Big Pharma a ses limites. Selon le Département de la Santé et des Services sociaux (HHS), il y aurait eu un problème de surveillance sous l’administration Biden. En d’autres termes, quatre ans de chèques signés à la volée, sans trop se poser de questions. Il fallait bien qu’un jour, quelqu’un regarde les factures.
Et là, surprise ! Entre le financement pour Moderna et le petit milliard de dollars promis par le gouvernement américain pour lutter contre la grippe aviaire, l’addition commence à piquer. Alors, on met en pause, on réfléchit.
Moderna, de son côté, se défend avec son argument habituel : « Mais regardez, notre vaccin avance bien ! » Son candidat mRNA-1018 est prêt à passer en phase finale de test, et ils comptaient bien sur cet argent public pour aller jusqu’au bout.
Big Pharma en mode « pas de bras, pas de chocolat »
Si le financement s’envole, c’est tout un pan du business qui vacille. Car rappelons que sans argent public, Moderna ne serait rien. Le vaccin Covid ? Financé par les contribuables américains. Le vaccin contre la grippe aviaire ? Pareil.
Alors forcément, voir l’administration Trump commencer à vérifier les tickets de caisse, ça donne des sueurs froides à tout le secteur pharmaceutique. Et si demain, ils devaient vendre leurs vaccins sans aides massives du gouvernement ?
On en viendrait presque à croire que la vraie grippe, c’est celle qui s’est emparée des financiers de Moderna. Fièvre intense, sueurs froides et tremblements en bourse.
Mais la grippe aviaire, c’est grave ou pas ?
Selon le CDC, le risque pour le public reste faible. Certes, depuis 2022, la grippe aviaire a décimé 166 millions de poulets aux États-Unis et infecté près de 70 personnes (dont une mort). Pas de quoi paniquer, donc. D’autant que, jusqu’ici, aucune transmission de personne à personne n’a été identifiée.
Alors, pourquoi injecter des centaines de millions de dollars dans un vaccin pré-pandémique, surtout quand celui-ci repose sur une technologie qui soulève des controverses ? C’est là toute la question.
En attendant, Moderna fait grise mine, les actionnaires s’accrochent à leur portefeuille et Trump redessine les priorités budgétaires.
On vous le dit, 2025 commence sur un joli retournement de veste.