Vous entendez ce hurlement ? Non, ce n’est pas le cri d’une planète en détresse. C’est Romulus. Ou Remus. Ou l’égo démesuré de quelques scientifiques bien décidés à ressusciter des super-prédateurs du Pléistocène.
Ils sont nés le 1er octobre 2024. Non pas dans une forêt profonde ou un rêve ésotérique new age, mais dans un laboratoire de dé-extinction, avec des seringues, des ovocytes énucléés et une bonne dose de CRISPR. Romulus et Remus, deux clones de loup géants disparus depuis plus de 10 000 ans, font leur entrée en fanfare dans le monde moderne. Une victoire pour la science, dit-on. Une claque pour le bon sens, dirait Madame-Raleuse.
“Fermez les yeux et écoutez ce hurlement”… ou comment faire de la science une bande-annonce Marvel
Colossal Biosciences, l’entreprise à l’origine de cette prouesse, a annoncé l’événement avec l’emphase d’un film hollywoodien. On parle d’ADN vieux de 72 000 ans, reconstitué “méticuleusement” (c’est vrai qu’on préférait ça à “vite fait bien fait sur un coin de paillasse”), et injecté dans des cellules de loup moderne pour recréer une créature disparue.
La promesse ? “Restaurer la Terre à un état plus sain”. Oui, parce qu’apparemment, le salut de la biodiversité passera par la réanimation de super-prédateurs de l’ère glaciaire, et non par l’arrêt de la déforestation ou du plastique dans les océans. Étonnant, non ?
Cloner, c’est aimer ? Ou c’est juste une bouffée de mégalomanie en blouse blanche ?
La vraie question n’est pas “Peut-on cloner le passé ?”, mais plutôt “Pourquoi diable voudrait-on le faire ?”
On nous vend ça comme une solution à la 6e extinction de masse. Traduction : on laisse crever les espèces actuelles, mais on en ressort quelques-unes du congélo préhistorique pour faire joli sur les plaquettes d’entreprise. Une sorte de greenwashing génétique boosté à la pipette.
Et on devrait applaudir ?
SOUND ON. You’re hearing the first howl of a dire wolf in over 10,000 years. Meet Romulus and Remus—the world’s first de-extinct animals, born on October 1, 2024.
— Colossal Biosciences® (@colossal) April 7, 2025
The dire wolf has been extinct for over 10,000 years. These two wolves were brought back from extinction using… pic.twitter.com/wY4rdOVFRH
Et après les loups, quoi ? Le retour des mammouths ? Des dinosaures ? De l’électorat gaulliste ?
On commence par le loup géant (parce que c’est stylé dans Game of Thrones), mais la porte est grande ouverte. Mammouths, dodos, tigres à dents de sabre… bientôt, les écosystèmes ressembleront à un catalogue de figurines Panini version Paléolithique. Et tout ça pendant que les espèces actuelles disparaissent à la chaîne dans une indifférence glaciale.
Mais heureusement, Colossal veille. Avec une clôture de 800 hectares, des caméras, et des noms de série TV pour rassurer les investisseurs.
Le progrès ? Oui. Le délire transhumaniste ? Non merci.
Non, Madame-Raleuse n’est pas contre la science. Mais elle préfère une science au service du vivant, pas une science qui se regarde dans le miroir en murmurant : “Je suis ton dieu maintenant.”
Et si vraiment on veut faire quelque chose d’utile pour la planète, on pourrait peut-être commencer par ne pas massacrer tout ce qui bouge. Mais ça, c’est moins “instagrammable” que des louveteaux préhistoriques baptisés Romulus.
Bref, si vous entendez un hurlement dans la nuit, ce n’est pas (que) le loup géant…
… c’est aussi la conscience écologique qui se demande ce qu’on fout.
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Attention, ici, l’actualité est revisitée avec une touche d’ironie et de second degré. Ce contenu est purement humoristique et n’a pas vocation à refléter une vérité absolue. Prenez-le pour ce qu’il est : une invitation à rire et à réfléchir, rien de plus ! 😏
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