Par Madame-Raleuse.com – parce que le sarcasme, lui, n’est jamais en déficit
« Effort nouveau et historique »… Voilà comment Emmanuel Macron a habillé, en pleine canicule budgétaire, l’annonce la plus prévisible depuis « l’addition s’il vous plaît ». 64 milliards pour la Défense dès 2027 – soit un doublement du budget par rapport à 2017. (source : BFMTV) Mais promis-juré-craché : pas un sou emprunté. Pas d’endettement. Nada. Zéro. On respecte Bruxelles, la BCE et la Sainte Dette.
Mais alors… qui va raquer ?
Tu le sens venir, toi aussi, ce doigt pointé doucement vers ta petite épargne que tu croyais planquée pour les jours gris ? Oui, toi, le Français moyen qui as le culot d’avoir quelques sous de côté. Parce que ça aussi, le Président l’a rappelé à chaque phrase depuis six mois : « Les Français ont de l’épargne. »
L’épargne des Français : nouvelle vache à lait stratégique
Et hop, la boucle est bouclée. Pas de dette, mais des épargnants. Et comme chacun sait, dans le pays du « quoi qu’il en coûte » devenu « vous allez morfler », il faut bien aller les chercher quelque part, les milliards. Et qui est plus docile qu’un épargnant ? Pas de manif, pas de gilet fluo, pas de casseroles. Juste un petit « retrait exceptionnel pour cause d’effort de guerre ». Allez, sois patriote, Michel.
Alors oui, on double le budget des armées, parce que « les menaces sont nombreuses » : la Russie, les cyberattaques, les TikTok complotistes, les influenceurs russes sur Telegram, et surtout le désengagement des Américains qui ont apparemment d’autres plans que de défendre nos fesses gratuitement.
Mais pendant ce temps-là…
- Les hôpitaux tombent en ruine
- Les écoles font classe dans des préfabriqués
- Les trains restent bloqués pour 3 gouttes de pluie
- Les policiers manquent de gilets pare-balles (c’est ballot, non ?)
- Et les services publics sont en état de mort sociale assistée
Mais attention, hein, c’est un effort crédible, proportionné et indispensable. Macron l’a dit, donc c’est vrai. Tout comme il disait que le masque ne servait à rien ou que l’inflation allait redescendre.
Pas d’endettement ? Bienvenue dans la France sous perfusion fiscale
Le clou du spectacle ? C’est que notre président refuse l’endettement… après avoir fait exploser la dette comme un tir d’essai nucléaire. Mais là, promis, on devient sérieux. On se serre la ceinture (enfin vous, hein, lui a encore ses tailleurs sur mesure), on coupe dans les « dépenses inutiles » (coucou les allocations, les hôpitaux, les assos de terrain) et on injecte dans les tanks.
Et c’est là que François Bayrou – l’homme-totem des discours endormants – viendra le 15 juillet expliquer comment vous allez contribuer à l’effort patriotique. On imagine déjà les intitulés des futures taxes :
- Contribution exceptionnelle défense-nation
- Prélèvement solidarité stratégique
- Impôt anti-collapsologie hybride (pour coller au jargon)
Parce que quand on dit “effort historique”, on ne rigole pas. Et comme dit souvent notre ministre de l’Économie : “il n’y a pas d’argent magique”. Mais il y a des Français trop polis pour fuir leur feuille d’imposition.