200 plaintes. Une congrégation religieuse éclaboussée dans 14 pays. Et pour que la vérité émerge enfin, il faut une agence de com’ parisienne. Bienvenue dans la France de 2025, où ce sont les anciens spin doctors de l’Élysée qui mènent les enquêtes que l’État préfère enterrer.
Aux grands maux, les grands… consultants ?
Quand l’institution judiciaire traîne les pieds et que le politique cultive l’amnésie, les victimes prennent les devants. Le collectif des victimes de Bétharram, épaulé par Alain Esquerre, a confié une mission hors norme à GantzerAgency, le cabinet de l’ex-communicant présidentiel Gaspard Gantzer.
Résultat : un appel à témoins international, lancé le 2 avril 2025, diffusé dans quinze langues et envoyé dans plus d’une dizaine de pays où la congrégation religieuse incriminée est implantée. (source : Sud-Ouest) Thaïlande, Inde, Centrafrique, Brésil… autant de lieux où les prêtres suspectés ont pu être exfiltrés avec bénédiction et discrétion.
L’appel à témoins mondial qu’aucun ministère n’a eu le courage de lancer
Il aura donc fallu l’intervention gratuite d’un cabinet de communication privé pour traduire les témoignages, repérer les bons journalistes, activer des relais, et diffuser par e-mail un cri d’alerte que les institutions françaises n’ont jamais su – ou voulu – formuler.
Et qui est à l’origine du rapprochement entre les victimes et l’agence ? La fille d’une victime, aujourd’hui employée au Parlement européen. C’est donc une famille traumatisée qui fait le boulot du ministère de la Justice, du Quai d’Orsay, et de l’Église réunis.
Pendant que l’agence bosse, Bayrou oublie
Pendant que Gantzer traduit, diffuse, identifie et mobilise, certains politiques font… l’autruche. François Bayrou, ministre de l’Éducation nationale à l’époque où les faits ont commencé à remonter, jure qu’il n’a jamais été informé. C’est ballot. Il était peut-être trop occupé à « refonder la morale républicaine » ?
256 religieux, 14 pays, et combien de victimes à venir ?
Selon les propres chiffres de la congrégation, 256 religieux sont répartis dans quatorze pays. La stratégie d’exportation du silence est bien rodée : on déplace les suspects, on redémarre ailleurs, on enterre les plaintes.
Mais avec l’aide d’une agence parisienne, les victimes remontent à la surface, les langues se délient. Et la peur change de camp. Pour une fois.
Une campagne historique. Une justice qui se fait attendre.
Cette opération est inédite. Une consultante de l’agence, Aurore Pageaud, explique avoir mobilisé les ressources internes, utilisé l’annuaire Datapresse, activé le réseau Reuters, et même contacté directement des rédactions en Centrafrique. Une opération commando médiatique. Tout sauf un réflexe d’État.
Ce que révèle vraiment l’affaire Bétharram, c’est une faillite collective
🔴 Une Église qui couvre.
🔴 Un État qui oublie.
🔴 Un ancien ministre qui nie.
🔴 Et une justice qui attend que le vent passe.
Et pendant ce temps, des citoyens brisés doivent chercher eux-mêmes leurs frères d’infortune, aux quatre coins du monde.
Quand les victimes doivent embaucher des stratèges pour espérer être entendues, c’est que la République a un problème. Profond.