Pendant que les comptes publics s’écroulent comme une vieille paillasse des hôpitaux de campagne, Bruxelles sort son meilleur sourire Botoxé et nous dit : « C’est bien, continuez comme ça, mais attention, on vous regarde. » Oh oui, regardez-nous fondre.
Suspension de la procédure pour déficit excessif (source : Le Figaro) : voilà le cadeau de fin d’année scolaire que l’UERSS vient de faire au Frankistan. Un petit geste d’amitié entre bons camarades de ruine : « la situation est préoccupante, mais pas désespérée… tant qu’on ne regarde pas de trop près ».
Le commissaire européen Valdis Dombrovskis, en pleine démonstration de yoga fiscal, annonce tranquillement que « la procédure est en suspens », tout en soulignant quelques « petits dérapages ». Des « petits » dérapages, comme 5,5 % de déficit public en 2024 et un record de dette à 3 200 milliards ? Oh, trois fois rien. Des miettes de Titanic.
Le château de cartes budgétaire made in Macronie
La Macronie jubile, comme si un enfant qui a ramené un 4 sur 20 se voyait décerner les félicitations du conseil de classe. Le gouvernement parle d’« évaluation positive des efforts budgétaires ». On aimerait les connaître, ces fameux efforts. L’effort de ne pas rigoler en présentant le budget ? L’effort de colmater avec du scotch fiscal les fuites d’un navire en flammes ?
Mais attention, chers lecteurs, ne vous réjouissez pas trop vite. Ce n’est pas une bonne nouvelle. C’est un aveu de panique.
Si la BCE desserre les taux et que Bruxelles met « en pause » la procédure, ce n’est pas par bonté d’âme. C’est pour éviter une crise de la dette généralisée. Tout simplement. Si la France s’écroule, l’Italie suit, l’Espagne explose, et là, c’est l’euro qui part dans l’au-delà avec la vitesse d’une crypto dans un rug pull. Alors on étouffe, on calme, on « suspend ». Comprendre : on met le cadavre sous le tapis en espérant que ça passe l’été.
L’économie du déni : spécialité européenne
C’est comme la Cour des Comptes, qui continue de valider les comptes publics façon « copier-coller 2015 » parce que sinon, il faudrait déclencher le Plan Orsec. Comme les agences de notation, qui nous laissent notre « double A- » parce qu’elles préfèrent que les marchés roupillent encore un peu.
Et pendant ce temps-là ? Eh bien le gouvernement nous explique qu’il faut augmenter de trois points de PIB les dépenses militaires. Car c’est bien connu : quand tu es en faillite, tu construis des chars. C’est l’économie version Plan Marshall mental.
Le mot de la fin ? Réjouissez-vous, mais pas trop.
Bruxelles nous offre un petit sursis pour ne pas affoler les marchés avant la canicule budgétaire de cet été. Un pansement sur une hémorragie, un coup de peinture sur un mur moisi. On ne traite pas la cause, on calme les symptômes. Comme d’habitude.
Mais ne soyez pas dupes. Ce répit est artificiel, tout comme les félicitations. La France va mal. Le système est bancal. Et les applaudissements de la Commission ressemblent plus à des clochettes de fin de règne qu’à des encouragements.
Et comme dirait Mémé Raleuse : Quand ton banquier arrête de t’appeler, c’est rarement bon signe.