Ou comment on a accepté, sans trop broncher, que penser à notre place devienne un métier à vie… avec primes, voiture de fonction et immunité parlementaire.
Avouez. Vous aussi, vous avez déjà eu ce petit vertige intérieur, ce doute impoli mais tenace :
“Mais pourquoi, au juste, on a besoin de gens pour nous représenter ?”
Non, ce n’est pas une reprise de la chanson de la maîtresse d’école. C’est la vraie question, posée par un citoyen lambda, que les chaînes d’info n’invitent jamais et que les éditorialistes regarderaient avec condescendance entre deux pauses café subventionnées.
C’est vrai ça.
On est capables de déclarer nos impôts en ligne, de commander des nems à 3h du matin, de diagnostiquer un zona, une grossesse nerveuse et la mort imminente d’un hamster sur Google…
Mais gérer le pays ? Ah non. Là faut des spécialistes. Des diplômés. Des élus. Des demi-dieux républicains qui savent pour nous.
Enfin, en théorie. Parce qu’en pratique, c’est plutôt “ils savent mieux pour eux”.
Une bonne idée. En 1789.
À l’époque, le peuple ne pouvait pas traverser la France à dos d’âne pour voter les lois.
Donc on a inventé les représentants.
C’était pratique.
Mais aujourd’hui ?
On a la 5G, la fibre, les visioconférences, les IA, les apps de vote, et même des frigos connectés.
Mais pas de démocratie connectée. Non.
Là, on reste à l’âge du papier plié glissé dans une urne tous les cinq ans.
Par tradition, sûrement. Comme le foie gras ou les chaussures en croco au Sénat.
Ils nous représentent ? Vraiment ?
C’est mignon cette idée qu’un élu “porte notre voix”.
Mais à force de parler à notre place, ils ont oublié d’écouter.
Ils parlent pour :
– Les lobbys.
– Leur parti.
– Leur réélection.
– Et leur émission politique du dimanche.
Et nous, pendant ce temps ?
On est là.
On vote.
On râle.
On paie.
Mais ne vous inquiétez pas, ils vous écoutent… surtout quand vous n’avez rien à dire.
Et si le problème, c’était pas nous… mais le logiciel ?
Ce n’est pas qu’on soit trop bêtes pour gouverner.
C’est juste qu’on nous a vendu cette idée avec un tel enrobage de complexité qu’on a fini par croire que c’était du foie gras.
Alors qu’en réalité, la politique, c’est souvent du pâté en boîte : des recettes simples, mais une étiquette très chère.
Le bon sens, la proximité, la discussion, la co-construction…
On sait faire.
Mais on préfère confier ça à des gens qui n’ont jamais pris le métro mais veulent réformer la Ratp.
L’idée, ce n’est pas d’abolir. C’est de repenser.
On ne va pas guillotiner la démocratie, hein.
Mais peut-être qu’on pourrait la dépoussiérer, lui filer un petit coup de frais, un update.
Un genre de “République 2.0”, avec moins de privilèges et plus de cerveaux collectifs.
Des questions bêtes mais utiles, tiens :
– Est-ce qu’un député doit vraiment être payé pour lire à haute voix des lois rédigées par un cabinet de conseil ?
– Est-ce qu’un citoyen est incompétent… ou juste volontairement mis à l’écart ?
– Est-ce qu’on peut encore parler de “représentation”, quand personne ne te ressemble dans l’hémicycle à part le micro ?
“Ce n’est pas que le peuple est bête. C’est juste qu’on l’a mis en mode silencieux. Depuis trop longtemps.”
En résumé : et si on arrêtait de trouver ça normal ?
Pas besoin de torches ni de pavés.
Juste de poser les bonnes questions, de douter un peu plus, et d’accepter l’idée qu’on est peut-être pas moins compétents que ceux qu’on paie pour l’être.
👉 Penser autrement ce qu’on appelle “démocratie”.
👉 Ne plus la réduire à une journée électorale, entre le café et l’apéro.
👉 Se souvenir que confier sa voix… ce n’est pas l’abandonner.