Voilà que notre flamboyant Premier ministre, Sébastien Lecornu, nous sort un grand numéro : il “renonce” à supprimer deux jours fériés. Magnifique reculade, sauf qu’il y a un petit détail… cette suppression n’a jamais été votée. On applaudit bien fort l’artiste qui parvient à abandonner quelque chose qui n’a jamais existé.
Le faux combat
Lecornu nous avait vendu la suppression des jours fériés comme une idée “courageuse”, façon “sacrifice pour la patrie et ses finances”. Puis, voyant le tollé, il s’empresse d’annoncer qu’il y renonce. Résultat : il passe pour l’homme à l’écoute, l’apôtre du dialogue social… alors qu’il n’a fait que ranger au placard une réforme fantôme.
On appelle ça du grand cinéma politique : agiter un chiffon rouge devant le peuple, puis jouer les pompiers en venant éteindre un incendie qu’on a soi-même allumé.
Le double bonus de la manœuvre
- Communication gagnante : Lecornu se fait passer pour le Premier ministre pragmatique qui écoute “la France qui se lève tôt” (et qui tient à ses jours fériés pour souffler un peu).
- Aucune conséquence réelle : puisque la suppression n’était pas votée, il ne perd rien. En revanche, il gagne un petit capital politique.
Un tour déjà vu
On connaît la recette :
- Annoncer une mesure choquante.
- Laisser la colère monter.
- Renoncer publiquement pour faire croire à un geste d’apaisement.
C’est un peu comme si je vous annonçais que je renonce à mon voyage sur Mars avec Elon Musk. Jamais prévu, jamais budgété, mais ça fait sérieux de dire que je pense à votre bien-être en restant sur Terre.
La France, cobaye du storytelling
Au final, les jours fériés sont saufs, mais ce n’est pas grâce à un combat acharné : c’est parce que tout ça n’était qu’un décor de théâtre. De la poudre aux yeux. Et devinez quoi ? La pièce n’en est qu’à son premier acte.