Ah, le CV politique : ce petit bout de papier magique où l’on se transforme en super-héros académique. Chez les autres, ça s’appelle de l’embellissement. Chez nos ministres, c’est carrément du Photoshop institutionnel.
Le master fantôme d’Assas
Pendant des années, le site officiel affirmait que Sébastien Lecornu, nouveau Premier ministre, était titulaire d’un master de droit public à Panthéon-Assas.
En réalité ? Nada.
Il a bien tenté l’aventure, mais il a quitté le navire avant la fin. Résultat : pas de diplôme, juste une licence.
Bref, Assas l’a vu passer, pas valider. Mais ça n’a pas empêché ses communicants de transformer son abandon en réussite éclatante.
Quand Assas devient une carte de fidélité
On imagine bien la scène :
– « Alors Monsieur Lecornu, vous avez terminé vos études ? »
– « Euh… non, mais j’ai commencé, ça compte non ? »
– « Comme un régime qu’on arrête au bout de trois jours ? »
Si chaque étudiant qui a planté son master pouvait se déclarer diplômé, la France serait déjà le pays le plus éduqué du monde.
Et Parcoursup deviendrait une simple tombola.
La Macronie et son art de la gonflette
Soyons clairs : tout le monde s’en fiche qu’il n’ait « que » sa licence.
Mais quand tu passes ton temps à expliquer aux Français que leur CV « ne correspond pas aux attentes du marché du travail », tout en gonflant le tien comme une baudruche… ça sent la tricherie à grande échelle.
C’est comme demander aux gens de se serrer la ceinture et d’économiser sur les pâtes… pendant que tu remplis ton assiette de caviar en expliquant que « tout est une question de mérite ».
Et là, Lecornu ne fait que marcher sur les traces du grand chef d’orchestre : Macron lui-même, qui a longtemps entretenu des zones floues autour de son parcours universitaire. Dans cette République-là, le mensonge n’est plus un accident, c’est un outil de communication.
🔴 Sébastien LECORNU caviardait-il pendant des années son CV sur les pages officielles du Gouvernement comme l'affirme @anatolium ?
— Gabriel de Varenne (@G_deVarenne) September 10, 2025
La réponse est OUI.
Voici sa page officielle en 2024 vs. 2025
Le mensonge sur leurs compétences, sur tout, toujours. pic.twitter.com/AVBGWVc5ZV
Un système, pas une erreur
L’affaire Lecornu, ce n’est pas juste un petit CV enjolivé.
C’est le reflet d’une Macronie qui exige des citoyens des parcours parfaits, des sacrifices, des justificatifs en triple exemplaire… pendant qu’elle se permet toutes les approximations.
Un diplôme non validé devient une réussite.
Un déficit abyssal devient une « trajectoire soutenable ».
Un abandon d’étude devient une preuve de « détermination ».
En somme : le double discours érigé en modèle de gouvernance.
Moralité
Chez Lecornu comme chez Macron, (source : Le Point) les diplômes et les promesses ont la même valeur : gonflés, retouchés, toujours plus beaux sur papier que dans la réalité.
Et quand on découvre le pot aux roses, ils appellent ça un « malentendu ».
À ce rythme-là, on se demande ce que contient vraiment le CV collectif de la Macronie :
– Bac+5 en storytelling,
– Master en enfumage,
– Doctorat honoris causa en foutage de gueule.