On vit une époque formidable. Vous parlez sexualité à votre collègue à la machine à café : tribunal, licenciement et stage obligatoire de sensibilisation au consentement. Mais vous parlez sexualité à des enfants de 8 ans en classe : là, tout à coup, ça devient « essentiel », « pédagogique » et « émancipateur ». Deux poids, deux mesures ? Allons, voyons, vous êtes mauvaise langue : c’est de « l’éducation », pas du harcèlement.
La schizophrénie institutionnelle : un pas de danse entre morale et morale
Au bureau, un mot de travers, un compliment trop appuyé, et hop : vous voilà catapulté au rang de harceleur en série. À l’école, on vous explique que la découverte du Kama Sutra sociétal est indispensable dès la primaire. On enrobe ça dans des PowerPoint colorés, avec des licornes et des « ateliers de réflexion », histoire que ça passe mieux.
Autrement dit :
- Adulte + sexualité = danger.
- Enfant + sexualité = éducation.
Le double discours qui gratte là où ça dérange
On nous dit : « Les enfants doivent être préparés à la vie. » Fort bien. Mais dans la vraie vie, dès qu’on évoque le sujet au travail, c’est considéré comme une agression. Une logique implacable, qui ressemble furieusement à un sketch de l’absurde.
La sexualité serait donc un tabou… sauf quand il s’agit de ceux qui n’ont rien demandé, et qui pensaient venir en cours pour apprendre à multiplier 7 par 8 sans la calculatrice.
Conclusion
Alors, harcèlement pour les grands, pédagogie pour les petits ? Voilà une gymnastique intellectuelle que seuls nos experts institutionnels peuvent exécuter sans se démonter la nuque.
Moralité : il faudrait peut-être savoir ce qu’on veut. Soit on admet que la sexualité est un sujet intime qu’on aborde avec prudence, soit on assume qu’elle est d’intérêt public et on laisse aussi les collègues en parler librement – avec, évidemment, la même vigilance que pour les enfants. Mais bon, comme d’habitude, c’est plus simple d’interdire aux uns et d’imposer aux autres.