C’est le paradoxe franchouillard par excellence : Emmanuel Macron plafonne à 15 % de confiance, mais la pétition pour sa destitution rame depuis le 28 avril comme une trottinette sans batterie, alors que la pétition sur la loi Duplomb – celle qui veut assouplir l’usage des pesticides – a récolté des signatures comme des abeilles (vivantes… pour l’instant). Étrange ? Pas tant que ça.
La destitution, ça fait peur (et ça laisse des traces)
Signer une pétition pour virer le président, c’est un peu comme coller un autocollant « Anti-radar » sur sa voiture : ça attire l’attention. Et les Français, on les connaît, ils aiment râler au café du coin, mais quand il s’agit de mettre leur nom et leur prénom sur un registre numérique potentiellement lu par Beauvau… soudain, ça tousse sec. Peur des représailles ? Clairement. Entre le fantasme du « fichier noir » et la réalité d’un État qui ne plaisante pas avec la contestation frontale, beaucoup préfèrent regarder la destitution de loin, comme on mate un incendie sans jamais appeler les pompiers.
Pesticides : plus facile de sauver son glyphosate que sa démocratie
La pétition sur la loi Duplomb, elle, touche un sujet concret, quotidien, surtout pour le monde agricole : le droit de continuer à pulvériser sans trop de contraintes. Là, pas besoin de courage politique, juste l’instinct de survie économique. Et signer, ce n’est pas appeler à la révolution, c’est juste défendre « le travail ». Moins risqué, moins frontal, plus assumable.
Le courage numérique, version française
Les Français adorent le principe de destitution… à condition que ce soit l’autre qui signe. Derrière l’écran, on like, on partage, on met des émojis 🔥💥, mais on hésite au moment du clic final qui engage. Parce que « si jamais ça me retombe dessus ? » — syndrome du pays où même demander un Cerfa devient une épreuve de force. Résultat : les pétitions techniques cartonnent, les pétitions explosives végètent.
La loi Duplomb attire plus de clics parce qu’elle semble « pratique » et sans danger, alors que la destitution, elle, fait trembler les claviers. Moralité : les Français ont plus peur de leur État que du glyphosate.