Par Madame-Raleuse.com — parce que chez nous, on aime quand la logique prend feu en même temps que la planète.
Ah, le climat. Ce doux prétexte à toutes les gymnastiques intellectuelles, y compris celles qui feraient pâlir un contorsionniste bulgare sous LSD. La dernière en date ? Si la planète chauffe plus vite, ce n’est pas à cause de trop de pollution… mais parce qu’on en a trop enlevé. (source : Atlantico)
Oui oui, vous avez bien lu.
Des chercheurs très sérieux de Reading et d’Oslo (les endroits parfaits pour observer l’Asie, manifestement) viennent de sortir une étude qui ferait passer un épisode de South Park pour un documentaire de l’ONU : moins de dioxyde de soufre = moins de parasol chimique = plus de soleil qui tape = Terre qui grille.
Le dioxyde de soufre : le nouvel écran total de l’humanité
Souvenez-vous : dans les années 90, la pollution, c’était le Mal. Les pics à l’ozone, les particules fines, les centrales à charbon, les métros asphyxiants. Puis la Chine a décidé de dépolluer. 75 % de SO₂ en moins depuis 2013. Bravo ! Médaille en bambou recyclé. Santé publique améliorée, bébés chinois moins asphyxiés.
Mais voilà. Selon ces chercheurs, cette noble dépollution aurait levé un voile protecteur. Un pare-soleil. Une ombrelle polluante qui nous évitait apparemment de cuire à la vapeur comme des raviolis dans un wok géant.
Et donc, plus on nettoie, plus on grille.
Pollution : tue mais protège ?
L’étude nous apprend que la pollution, en plus de faire tousser les enfants, réfléchissait la lumière solaire, empêchant Gaïa de virer trop barbecue. En l’enlevant, on révèle la vraie force du réchauffement climatique. Ce n’est pas qu’il fait plus chaud, c’est juste qu’on avait triché avec un filtre grisâtre.
Du coup, certains chiffres deviennent fascinants :
🌡 +0,07°C supplémentaires dus à la dépollution asiatique depuis 2010
🌡 Réchauffement total observé depuis 2010 : +0,33°C
🌡 Ce qui aurait dû être sans dépollution : +0,23°C
Autrement dit, la différence entre une canicule supportable et un climat de four à pizza… c’est notre renoncement à vivre dans du smog.
Alors, on fait quoi maintenant ?
Faut-il remercier la Chine pour avoir camouflé la crise climatique pendant une décennie ?
Faut-il relancer le bon vieux diesel pour gagner 0,3°C de répit ?
Faut-il repeindre les nuages en gris pour éviter de cramer nos glaciers et nos retraites ?
Car c’est là le dilemme : entre respirer propre et fondre doucement, il va falloir choisir. Mais surtout : ne pas trop poser de questions, hein. Parce qu’au fond, la logique climatique moderne, c’est un peu comme une histoire de couple toxique : plus tu fais d’efforts, plus on te reproche d’avoir tout foutu en l’air.