Bienvenue dans le futur agricole : fini les graines trafiquées, désormais on « reprogramme » les plantes à coup de sprays moléculaires. Du bio ? Non. Du techno-compatible à ingestion indirecte. Bon appétit.
Une innovation qui ne sent pas la chlorophylle
Depuis peu, une nouvelle technologie celle de
Terrana Biosciences agite les champs : la pulvérisation d’ARN synthétique auto-répliquant. Le principe ? On ne modifie plus l’ADN de la plante. Trop voyant. Trop controversé. Non, on lui parle directement au niveau cellulaire, en lui envoyant un petit message chimique bien ficelé. Elle obéit. Elle change. Et elle se tait.
C’est ce qu’on appelle le « silencing » génétique. Pas de mutation, pas de greffe transgénique… juste une réécriture temporaire du fonctionnement interne. Mais avec un effet durable. Comme une hypnose moléculaire à base de spray.
Le champ des possibles… et des risques oubliés
Et là, vous vous dites :
« Mais si c’est pulvérisé sur la plante, ça reste dehors, non ? »
Ah. Voilà l’erreur. Ces ARN pénètrent les cellules, interagissent avec leur fonctionnement, se répliquent, et parfois, persistent dans le sol. Et le pollen ? Il peut, selon certains experts, conserver ces molécules actives, avec des effets encore inconnus sur les chaînes alimentaires.
Mais chut. On n’étudie pas vraiment ça. Et de toute façon, aucun étiquetage n’est prévu.
L’intestin, ce nouvel agriculteur malgré lui
Ce qu’on ingère finit dans notre tube digestif. Ce qu’on digère affecte notre microbiote. Et notre microbiote, rappelons-le, régule tout : de la digestion à l’immunité en passant par l’humeur.
Alors que se passe-t-il quand des molécules d’ARN issues d’un spray végétal, conçues pour désactiver ou modifier l’expression de gènes, atterrissent dans un microbiome humain ? On ne sait pas.
Et c’est bien ça, le problème.
Sécurité : circulez, y’a rien à tester
Vous pensez que cette technologie révolutionnaire a fait l’objet d’études indépendantes à long terme ? Non.
Vous pensez qu’elle est soumise à une réglementation spécifique ? Pas vraiment.
Et si un jour une interaction inattendue provoque un déséquilibre du sol, de la plante, ou du consommateur ? C’est vous, nous, tous, qui servirons de testeurs grandeur nature.
Et puisque ces pulvérisations peuvent être validées sous des autorisations d’urgence, comme c’est la tendance en matière de biotechnologies, la question de la responsabilité juridique sera vite enterrée… comme les molécules dans le sol.
Une agriculture sans racine, une alimentation sans consentement
On ne touche pas à l’ADN, nous dit-on.
On respecte la plante, nous dit-on.
Mais on y introduit un message artificiel capable de lui faire changer de comportement.
Et ce message, il n’est ni visible, ni détectable, ni traçable pour le consommateur.
Bienvenue dans l’ère du vivant programmable, version hors-sol.
Votre salade a été « traitée », mais vous ne le saurez jamais. Vous l’avez mangée ? Trop tard. Elle vous a peut-être parlé, en langage ARN.