Ah, le journalisme… Autrefois une noble profession où l’on risquait sa peau pour informer, aujourd’hui un métier d’expert en plateau qui dissèque le monde depuis un fauteuil moelleux, café en main. Qui a besoin d’aller sur le terrain quand on peut tweeter une analyse géopolitique en 280 caractères ?
Les stratèges en charentaises vs. les reporters kamikazes
D’un côté, nous avons les médecins de plateau, les généraux de canapé et les éditorialistes omniscients qui savent tout sans jamais quitter le confort climatisé de leur studio. Ils commentent la guerre comme un match de foot, en se félicitant mutuellement d’avoir « tout prévu ». Leur arme fatale ? Le narratif officiel, à répéter en boucle jusqu’à ce que le réel finisse par s’y conformer.
De l’autre, les reporters de terrain. Ceux qui ont la fâcheuse habitude de filmer ce qu’ils voient au lieu de ce qu’on leur dit de voir. Prenons Anne-Laure Bonnel, une de ces inconscientes parties couvrir la guerre du Donbass sans demander la permission des grands prêtres médiatiques. Elle revient avec des images dérangeantes, trop réelles pour être compatibles avec la ligne éditoriale. Résultat ? Silence radio. Mieux encore, on la traite d’agent du Kremlin.
La vérité ? On s’en fout, merci.
Quand son documentaire Donbass sort en 2016, il est salué par la critique et les universitaires, mais boudé par les médias. Pourquoi ? Parce qu’il montre les bombardements sur les civils russophones, un détail gênant dans le storytelling officiel. Même traitement pour son travail en Arménie, où elle filme des exactions passées sous silence. En 2022, Lavrov mentionne que des documentaires français existent sur le Donbass… Libération fait le lien avec Bonnel et c’est l’excommunication immédiate.
Sorbonne, INA, ESJ ? Virée sans ménagement. Explication officielle ? C’est pas toi, c’est nous.
Le réel, cet insupportable trouble-fête
Le problème avec les reporters de terrain, c’est qu’ils ramènent des images qui contredisent les éléments de langage soigneusement élaborés. Il y a les bonnes victimes (celles dont on parle) et les mauvaises victimes (celles qu’on ignore). Montrer les morts de Kiev, oui. Montrer les civils bombardés à Donetsk ? Non, ça fait désordre.
Même combat avec les Gilets Jaunes : les chaînes s’enflamment pour les voitures brûlées, mais pas un mot sur la détresse des retraités qui fouillent les poubelles. Bonnel, elle, filme la vraie misère, celle qu’on préfère invisibiliser. Conclusion : « C’est trop. »
Le futur du journalisme ? Une IA et du copié-collé
Le journalisme de terrain, avec ses odeurs de poudre et de cadavres, c’est has-been. Pourquoi risquer sa vie quand on peut pomper une dépêche AFP, coller une analyse bidon et prétendre expliquer le monde depuis un bureau parisien ?
Heureusement, il reste quelques fous furieux pour braver le réel, mais pour combien de temps encore ? Anne-Laure Bonnel continue son travail grâce aux médias alternatifs et aux internautes qui la financent. Mais jusqu’à quand ? Parce que si ça continue comme ça, dans dix ans, l’info se résumera à un générateur de buzzwords et une IA qui compile les tweets d’experts en guerre… qui n’ont jamais mis les pieds sur un champ de bataille.
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Attention, ici, l’actualité est revisitée avec une touche d’ironie et de second degré. Ce contenu est purement humoristique et n’a pas vocation à refléter une vérité absolue. Prenez-le pour ce qu’il est : une invitation à rire et à réfléchir, rien de plus ! 😏
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