Ah, les annonces surprises juste avant un vote de censure… un grand classique du théâtre politique français !
Sébastien Lecornu, ministre à géométrie variable et champion du contre-feu médiatique, a dégainé sa dernière cartouche pour sauver sa peau : “La réforme des retraites est suspendue !”
De quoi semer un peu de confusion dans l’opinion, calmer les mécontents et, accessoirement, faire croire que le gouvernement écoute encore le peuple. Spoiler : il n’en est rien.
Le coup de com’ avant la censure : l’art d’occuper la scène
Le timing est d’une précision chirurgicale : quelques heures avant le vote de la motion de censure, hop ! Un petit effet d’annonce bien senti.
Mais à y regarder de plus près, cette “suspension” ressemble plus à une pause café politique qu’à un vrai revirement.
Car sur le plan juridique, l’amendement qui la prévoit a toutes les chances d’être retoqué par le Conseil constitutionnel, pour cause de cavalier budgétaire.
Autrement dit, une idée glissée dans un texte budgétaire sans aucun lien direct — un peu comme planquer une invitation à Ibiza dans la pile de factures EDF.
Conseil constitutionnel : le grain de sable dans la machine à enfumer
Rien n’est encore acté, mais dans les couloirs de la République, on parie gros sur une censure.
Les juristes s’accordent : le Conseil constitutionnel pourrait bien annuler cette suspension, trop éloignée de l’objet budgétaire initial.
Mais qu’importe, l’essentiel n’est pas dans le fond, il est dans l’effet d’annonce.
Pendant quelques heures, les journaux titrent “Réforme suspendue”, les retraités soufflent, et les députés de la majorité reprennent espoir.
Un chef-d’œuvre de communication éphémère, signé Lecornu & Co.
Macronie, le storytelling avant tout
Ne nous y trompons pas : ce n’est pas la réforme qu’on suspend, c’est la crédulité du public.
La Macronie ne gouverne plus, elle scénarise : annonces surprises, volte-face feintes et coups de théâtre réglementaires.
Pendant que la réalité reste la même — retraites gelées, pouvoir d’achat en chute libre — on continue de jouer la pièce intitulée :
“Regardez là-bas, ça brûle moins ici !”
Le mot de la fin
Lecornu n’a pas suspendu la réforme des retraites. Il a juste suspendu votre vigilance.
Et pendant que le Conseil constitutionnel affûte ses arguments, le gouvernement, lui, peaufine déjà le prochain épisode :
“Comment faire croire à une victoire quand tout le monde perd.”