Ah, la France administrative ! Toujours là pour nous rappeler que les règles sont faites pour les petits, et les exceptions pour ceux qui les écrivent. Dernier épisode : Yvan Cordier, préfet de Haute-Loire, qui a jugé malin de partir en vacances en Italie avec sa voiture de fonction. (source : Le Figaro) Résultat : accident à Turin (spoiler : la Fiat n’a pas apprécié). Mais rassurez-vous, pas question de rentrer par Flixbus avec sa valise entre les genoux. Non, Monsieur a fait rapatrier un véhicule avec chauffeur de sa préfecture, direction maison. Service cinq étoiles, aux frais du contribuable.
« Manque de discernement », ou comment dire « je me suis cru au Club Med de l’État »
Le préfet a reconnu son « manque de discernement ». Traduction : il s’est fait griller. Parce que sinon, il aurait continué à profiter tranquillement de son avantage en nature. Car oui, figurez-vous que les préfets ont le droit d’utiliser leur voiture de fonction pour leurs déplacements privés, sous prétexte qu’ils sont « rappelables à tout moment ». Bah voyons. Donc, quand vous payez votre plein à 2 € le litre, dites-vous que c’est pour financer le carburant de Monsieur le préfet en escapade italienne.
La CGT en embuscade, et le fils qui se sert aussi
Cerise sur la pizza : le fils du préfet a lui aussi eu droit à une petite balade en voiture de service pour aller chercher quelqu’un à la gare. « J’ai demandé à la préfecture une véhicule parce que j’étais pris par mes obligations », plaide le préfet. En clair, il a transformé ses agents en taxi familial. Et après, on s’étonne que les fonctionnaires de base gueulent sur les « conditions de travail dégradées ».
Austérité pour les uns, Dolce Vita pour les autres
Pendant que l’État nous vend un plan d’économies à 44 milliards d’euros, dont 4,8 milliards rien que sur son propre fonctionnement, on découvre qu’en haut lieu on pratique plutôt le dolce far niente avec chauffeur. La CGT a résumé ça dans un tract : « Austérité pour les agents, pas pour les autorités. » Tout est dit.
La bonne foi en option, la sanction aux abonnés absents
Le préfet jure qu’il n’a pas voulu violer les règles et qu’il paiera finalement les frais de rapatriement. Trop aimable ! Mais au fond, quelle sanction ? Réponse : « Ce sera au ministère de l’Intérieur de décider. » En langage administratif, ça veut dire : enterrement de première classe.