Marseille, cette ville où l’on ne fait rien comme les autres, y compris gérer des immeubles qui tiennent plus de la tour Jenga que du logement décent. Six ans après le drame, le procès de la rue d’Aubagne s’ouvre enfin. Oui, six ans pour comprendre comment des immeubles se sont effondrés, ça mérite quelques explications. Ironie du sort, ce n’est pas tant les immeubles qu’on reconstruit ici, mais les responsabilités… et elles sont en chantier.
Les faits : Un drame prévisible mais évitable (ou pas)
Le 5 novembre 2018, deux immeubles vétustes de la rue d’Aubagne, dans le quartier populaire de Noailles, s’effondrent comme des châteaux de cartes. Résultat : huit morts, des familles brisées, et une indignation générale. Le problème ? Ces immeubles étaient connus pour être dans un état lamentable depuis des années. Même les termites avaient déménagé. Pourtant, rien n’a été fait. Pas de travaux, pas d’évacuation. C’est à croire que les autorités locales ont confondu « urgence » avec « procrastination ».
Les habitants, eux, avaient tiré la sonnette d’alarme à maintes reprises. Mais à Marseille, apparemment, une plainte sur l’insalubrité d’un logement est classée au rayon « à voir quand on aura le temps », entre la gestion des rats géants et les trous sur la Canebière.
Le procès : À qui la faute ?
Le 7 novembre 2024, après six ans d’attente, les choses bougent enfin. (source France 3) 16 prévenus se retrouvent devant la justice, et ce ne sont pas des petits joueurs. Dans le lot, Julien Ruas, ancien adjoint au maire chargé des risques (apparemment, pas ceux des immeubles), le cabinet de syndic Liautard, des experts architectes et même la société Marseille Habitat. Leur mission : expliquer comment ils ont réussi à faire de ce désastre un exemple de négligence institutionnelle.
Les chefs d’accusation : homicides et blessures involontaires. On parle aussi de gestion calamiteuse, mais ça, ce n’est pas écrit dans les textes de loi. Les familles des victimes, elles, espèrent des réponses et, surtout, des condamnations. Mais dans un procès où chacun semble pointer du doigt l’autre, on n’est pas sortis de l’auberge. Pardon, de l’Aubagne.
Le décor du procès : bienvenue au cirque judiciaire
Pour l’occasion, le tribunal a sorti le grand jeu : une salle immense, 400 places, des micros flambants neufs… et probablement quelques vieilles habitudes de la justice marseillaise. Les parties civiles, armées de patience (et il en faut), espèrent que ce procès ne sera pas une simple formalité où chacun se renvoie la balle.
Les débats s’annoncent corsés. Les avocats de la défense sont déjà dans leur élément, jouant sur les « mais ce n’était pas de notre ressort » et les « il y a d’autres coupables plus hauts ». Une chose est sûre, à la fin, ce sera sûrement la faute de personne.
Et maintenant, que reste-t-il de la rue d’Aubagne ?
Depuis le drame, le quartier de Noailles est devenu un symbole de la lutte contre l’habitat indigne. Enfin, surtout dans les discours. Car dans les faits, Marseille reste fidèle à elle-même : des immeubles insalubres, des rénovations lentes et une mairie qui fait ce qu’elle peut (ou pas). Quelques initiatives ont vu le jour, mais la route est longue pour transformer la ville en un lieu où vivre ne signifie pas risquer sa vie chaque jour.
200 personnes se sont réunies ajrd devant le tribunal pour soutenir les familles des victimes et les crieureuses publiques ont lu vos messages de soutien.
— Collectif du 5 novembre (officiel) (@C5Nofficiel) November 7, 2024
Pendant ces 6 prochaines semaines, ce soutien et cette mob continuent.
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Et le pire dans tout ça ? Les victimes attendent toujours. Attendent des indemnisations, des excuses, et un peu de dignité. Mais à Marseille, on préfère inaugurer des stades, comme le stade Vélodrome en 2014 ou encore que rénover des immeubles.
Conclusion : Marseille, capitale du « on verra bien »
Ce procès est historique, dit-on. Oui, historique, car il met enfin sur la table une vérité gênante : à Marseille, l’habitat indigne tue. Mais ce n’est pas comme si cela avait surpris qui que ce soit. Ce qui choque, c’est que cela ait pris six ans pour en arriver là. Et qu’au final, ce seront sûrement les contribuables qui paieront les pots cassés.
Alors, que retenir de cette histoire ? Qu’à Marseille, il vaut mieux éviter les immeubles construits avant la Troisième République ? Ou que la justice est lente mais finit toujours par arriver… quelque part ? Quoi qu’il en soit, une chose est sûre : la rue d’Aubagne n’a pas fini de faire parler d’elle. Et nous, on continue de rêver d’un Marseille où les immeubles tiennent debout. Mais ça, c’est peut-être demander l’impossible.
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Citation de Madame-Raleuse.com
À Marseille, les immeubles tombent, les excuses tardent et les stades brillent. Priorités bien mal placées.
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