Il y a des films qu’on regarde en se disant : « quand même, ils exagèrent, ça n’arrivera jamais ».
Puis Internet se charge de te gifler avec la réalité.
👉 Dans Intraçable (2008), un tueur en série torture un chat puis des humains en direct. Plus tu cliques, plus la victime meurt vite. Fiction tordue, critique du voyeurisme en ligne.
👉 En 2025, Jean Pormanove, streamer français, harcelé 12 jours, finit par mourir en direct, devant son public connecté. Pas de scénario hollywoodien ici, juste le vide abyssal de notre époque où un clic vaut plus qu’une vie.
Le spectateur complice, version 2.0
On pourrait croire qu’Intraçable avait grossi le trait pour dénoncer la perversion d’Internet. Mais non : la réalité a pris des notes. Les harceleurs étaient derrière leurs écrans, les spectateurs aussi. Certains commentaient, d’autres enregistraient, d’autres encore refreshaient la page comme s’il s’agissait d’un nouvel épisode sur Netflix.
Résultat ? La ligne est franchie : on ne regarde plus la fiction de la torture en streaming, on y assiste vraiment.
Quand Hollywood devient documentaire
On se moquait des films alarmistes : « la technologie va vous tuer », « Internet va vous transformer en monstres ». Maintenant, on en est à compter les victimes. Jean Pormanove n’a pas eu besoin d’un tueur masqué et sadique. Son exécution fut lente, numérique, collective. Une tragédie transformée en trending topic.
Et demain ?
On dit que l’histoire se répète. La première fois comme tragédie, la seconde comme farce. Ici, c’est l’inverse : Hollywood a écrit la farce, et la tragédie a suivi.