« Si on taxe les riches, ils s’en vont ! », dit Bayrou. Eh bien figurez-vous qu’ils s’en vont aussi quand on les cajole. Bernard Arnault, plus léger que l’air, file aux USA pendant que Macron fait semblant de taper du poing sur la table. Spoiler : la table est en mousse.
Pendant qu’Emmanuel Macron joue au diplomate fâché de salon et que François Bayrou nous ressort son vieux disque rayé du chantage fiscal – « surtout ne vexons pas les riches sinon ils partent » – le patron du luxe made in France, Bernard Arnault, s’offre un tapis rouge chez Donald Trump, qui lui, au moins, sait vendre du protectionnisme avec des drapeaux et des chiffres.
LVMH ouvre une nouvelle usine aux États-Unis. Pas à Limoges, pas à Romans-sur-Isère, non. Chez les Yankees. Pourquoi ? Parce que Trump a su faire semblant de jouer les gros bras, a annoncé des taxes énormes, puis a fini par négocier un petit 15 %. Une gifle bien habillée, un tour de passe-passe fiscal qui fonctionne, lui.
Pendant que Macron menace, les milliardaires déménagent
Rappel : Macron s’était publiquement offusqué de l’accord entre l’Union européenne et les États-Unis. Un peu comme quelqu’un qui critique un dîner auquel il s’est pourtant invité. Bernard Arnault, lui, n’a pas attendu que les rideaux changent de couleur. Il avait déjà réservé la salle de réception chez Trump.
Résultat : Donald est ravi. Arnault aussi. Et la France ? Elle découvre, un peu hébétée, que flatter les ultra-riches ne suffit pas à les retenir. Ils ne fuient pas toujours les impôts, parfois ils fuient juste l’ennui, les syndicats, ou l’idée de contribuer à une nation qu’ils considèrent comme un showroom à touristes.
Et Bayrou dans tout ça ?
Bayrou – notre Dédé-la-prudence – a déjà prévenu : « Taxer les riches, c’est dangereux ». Mais apparemment, ne pas les taxer non plus. Alors on fait quoi, François ? On leur offre un massage fiscal en bonus ? Une carte de fidélité avec exonération après 10 millions d’euros dépensés ?
Pendant ce temps, on continue à demander à la classe moyenne de se serrer la ceinture. Les hôpitaux ferment, les écoles tombent en ruine, mais on se rassure : l’élite, elle, peut s’acheter des cravates made in USA estampillées LVMH.
Leçon de stratégie : Trump 1 – Europe 0
Ironie du sort : Trump, qu’on aime tant caricaturer en clown orangé, démontre une chose simple : menacer pour négocier, ça fonctionne. Il annonce une taxe punitive, se rétracte à moitié, et récolte une implantation industrielle. Pendant ce temps, l’Europe fait des colloques sur l’attractivité, et Macron tweete avec autorité… en majuscules.
Mais attention ! « Nous n’en resterons pas là », prévient notre Président. Oh la la, il va peut-être sortir… un nouveau comité stratégique.
