Les interviews politiques en France ressemblent souvent à un concours de courbettes. Mais cette fois, sur CNews, Sonia Mabrouk a décidé de faire ce que peu de journalistes osent : mettre François Bayrou face à ses contradictions. Et autant dire que le Haut-Commissaire au Plan a eu du mal à avaler la pilule.
« Vous dites lutter contre la dette… mais vous l’avez votée ! »
Calme mais incisive, Sonia Mabrouk rappelle les faits : 1 300 milliards de dette supplémentaire en 7 ans. Puis elle déroule l’évidence qui fait mal : Bayrou et son Modem ont voté tous les budgets déficitaires depuis 2017. Phrase assassine de la journaliste : « Vous dites lutter contre la dette, mais vous avez voté la dette. » Silence gêné, sourire crispé : Bayrou est coincé.
Bayrou tente l’esquive, Mabrouk le rattrape
Dans la grande tradition des vieux routiers politiques, Bayrou tente d’éluder. Sourire bienveillant, digressions, références historiques… Bref, le manuel de survie du politicien pris la main dans le sac. Mais Sonia Mabrouk ne lâche rien. Elle insiste, relance, revient à la charge : responsabilité, Monsieur Bayrou, responsabilité ! On n’avait pas vu le patron du Modem aussi malmené depuis bien longtemps.
Quand Bayrou accuse… les Français
Cerise sur le gâteau : Bayrou a déjà expliqué que la dette n’est pas la faute de l’État, mais celle… des Français. Selon lui, ce sont « les concitoyens » qui ont « consommé » la dépense publique, notamment pendant le Covid. Autrement dit, les responsables ne sont pas ceux qui signent les budgets déficitaires, mais ceux qui paient les impôts. Voilà qui tombe à pic pour rappeler qu’en Macronie, le slogan est simple : l’État décide, les citoyens paient.
Un miracle journalistique à la française
Soyons honnêtes : en France, voir une journaliste pousser un politique dans ses retranchements, c’est presque un événement national. Le fait que Sonia Mabrouk ait pu aligner les faits, poser la question que tout le monde pense tout bas et… ne pas finir remerciée le lendemain est un petit miracle médiatique.
La dette, l’angle mort des responsables
Ce qui reste de l’échange est limpide : tout le monde reconnaît que la dette est abyssale, mais personne ne veut assumer sa part de responsabilité. Et quand, pour une fois, un journaliste le rappelle, ça donne ce moment rare où un Bayrou, d’ordinaire si sur de lui, perd pied en direct.